Il est des évènements dont on sait qu’ils marqueront nos vies à jamais. Peu ont eu cet effet, à la fois excitant et inquiétant, de toucher nos cœurs et nos esprits dès le premier instant, nous faisant entrevoir un avenir qui ne serait plus comme avant. Ces événements, je dois pouvoir les compter sur les doigts d’une main. Le premier dont je me souvienne eut lieu en 1989. Je regardais la télévision avec mes parents et voyais des gens escalader un mur dont j’ignorais la signification réelle, tandis que d’autres le démolissaient à grands coups de ce qu’ils trouvaient à portée de main. Je n’avais que 11 ans mais je sentais que quelque chose d’important se passait, là-bas à Berlin, et qui allait changer nos vies.
Nous avions tous un espoir flou de quelque chose de bien qui devrait arriver sans vraiment pouvoir le nommer… mais quelques années après, la Guerre de Bosnie-Herzégovine éclata au plus près de nos frontières, faisant redouter le pire. Jamais notre génération n’avait vu la guerre aussi proche.
Le second événement marquant qui allait changer le monde, je le vis encore une fois à travers l’écran d’une télévision : deux avions venaient d’entrer en collision avec le World trade center de New York et les gens restaient pétrifiés devant cet attentat, l’esprit entièrement embrumé… Pendant ce temps-là, les tours brûlaient et des gens sautaient.
Heureusement, peu de temps après, nous changions de monnaie pour adopter la même que celle de nos pays voisins et un nouvel espoir de paix et d’ouverture m’envahit.
Mais ce sentiment n’allait pas durer puisque quelques années plus tard, les États-Unis attaquèrent l’Irak et je vis pour la première fois des missiles émettant une étrange lueur verte s’élever dans ce ciel lointain, apportant une nouvelle peur. Les photos brutales de carcasses de chars brûlés et de corps calcinés devaient me traumatiser. J’avais pourtant 25 ans…
Maintenant que j’en ai plus de 40 et que je vis à nouveau un évènement qui va marquer l’humanité, je suis enclin à espérer qu’il porte sur nos vies un vent de changement, où la vie ne serait plus valorisée en termes de performances et le bonheur en termes de bénéfices, mais où le travail serait en équilibre avec la famille et notre bonheur en équilibre avec la nature.
Pourtant, confiné chez moi à cause de ce virus au nom barbare, SARS-CoV-2, je me prend à douter… Les cours de la bourse s’effondrent. Le cours du pétrole fait de même. À une crise s’en ajoute une autre. À quand une autre guerre ?
Je ne sais si l’humanité est vouée à s’autodétruire… Si ce virus ne serait pas une sorte de signal d’alerte ou une soupape de sécurité que notre Terre utiliserait sous la pression humaine…
Mais l’entendrons-nous ? Serions-nous suffisamment humbles pour écouter ? Parfois j’y crois mais franchement…
Pour illustrer l’état pitoyable dans lequel nous laissons notre monde, j’ai travaillé pendant le confinement sur une série de 22 montages photographiques que j’espère partager avec vous très bientôt. Malheureusement, il n’est point question d’espoir dans ces montages, celle que je partage en entête de cet article vous le prouvera…